Avant-propos

From NHO Cameroon

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Le Profil sanitaire analytique du Cameroun regroupe des données et des informations validées les plus récentes relatives à la santé des populations. Le document comporte une introduction, la note méthodologique et six chapitres à savoir:

  • l’introduction au contexte ;
  • le statut sanitaire et les tendances qui se dégagent ;
  • les progrès globaux enregistrés dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement et la transition vers les Objectifs de Développement Durables;
  • le système de santé notamment les résultats du système, la gouvernance, le système d’information sur la santé ainsi que les preuves et les connaissances, la recherche, le financement, les prestations de services, les ressources humaines en santé, les produits médicaux y compris les vaccins et les matériels et enfin la couverture sanitaire universelle;
  • les programmes spécifiques de santé ainsi que les maladies non transmissibles et les maladies tropicales négligées ; et enfin
  • les déterminants recouvrant les facteurs de risque en santé, l’environnement physique, la sécurité alimentaire et la nutrition, et les aspects sociaux.
Les principales étapes ci-dessous ont été suivies:
  • Séances de travail entre l’AHO-rSIS, le Coordonateur de l’ONSP et l’équipe de recherche mise en place par le Consultant mis à disposition par l’OMS;
  • Identification des sources de données domestiques prises en compte selon l’ordre suivant: les enquêtes, les publications produites à partir des enquêtes et données administratives avec un risque de conflit d’intérêt minimisé et enfin celles qui ont un risque de conflit d’intérêt;
  • Identification de sources de données internationales : les bases de données globales et spécialisées internationales et/ou du système des Nations-Unies notamment ceux de l’OMS, de l’UNICEF, de UNFPA, de la Banque Mondiale, etc;
  • Elaboration de la structure du document du profil sanitaire analytique 2016, en s’appuyant sur le modèle de Profil proposé par le Bureau régional de l’OMS;
  • Elaboration des matrices de collecte de données sur tableur Excel, pour la production des graphiques et tableaux ;
  • Extraction des données à partir des sources sus-citées
  • Production du rapport préliminaire;
  • Revue et finalisation du document lors d’un atelier participatif ;
  • Production du document final pour validation par le Conseil scientifique et adoption par le Comité d’orientation de l’ONSP;
  • Dissémination du rapport final par l’ONSP.

Le Cameroun compte 10 régions, 360 arrondissements, 360 communes et 14 communautés urbaines et une population globale estimée à 22 179 707 habitants en 2015. L’espérance de vie à la naissance est passée de 51 ans en 2000 à 57,3 ans en 2015. Le pays fait face au double fardeau des maladies transmissibles et non transmissibles.

Des progrès ont été réalisés pour certains indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement, mais seule la tendance de la prévalence du VIH a été inversée. Les nouvelles infections liées au VIH étaient estimées à 44 477 cas en 2015. Le taux de prévalence du VIH/SIDA chez les adultes de 15 à 49 ans a connu un net recul, passant de 5,5% en 2004 à 4,3% en 2011. Le nombre de personnes mises sous ARV est passé de 17 156 en 2005 à 168 249 patients en 2015. Toutefois, la file active reste faible par rapport aux besoins en médicaments antirétroviraux estimés à environ 650 000 personnes en 2016.

La mortalité infanto-juvénile est passée de 144 décès (période 1990-2004) à 103 décès (période 2011- 2014) pour 1000 naissances vivantes pour une cible de 76 décès pour 1000 naissances vivantes en 2015. Le ratio de mortalité maternelle est passé de 430 décès à 782 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes entre 1990 et 2011.

La proportion d’enfants de moins de 5 ans dormant sous une MILDA a atteint 54,8% en 2014. La prise en charge gratuite du paludisme simple et grave chez les enfants de moins de cinq ans a été instituée depuis 2011 et 2014 respectivement. La morbidité hospitalière liée au paludisme est passée de 40,6% en 2008 à 30,1% en 2014.

Le nombre de nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive est passé de 11 655 cas en 2004 à 16 008 cas en 2015 avec des taux de guérison d’environ 85%. Les principaux goulots du système de santé sont : (i) l’absence d’un Plan intégré de suivi et évaluation, (ii) l’inadéquation entre les résultats attendus et les ressources disponibles, et (iii) le déficit des mécanismes de redevabilité.

Il existe une stratégie partenariale (Arrêté N°1433/A/MSP/DCOOP/CPAT du 16 Août 2007) qui organise le partenariat national et international. Toutefois, la participation communautaire est faible. Le système d’information sanitaire est caractérisé par une multitude de sous-systèmes non intégrés et d’outils de collecte des données non harmonisés. Le DHIS2 et le Cameroon Health Data Collaborative sont en cours de mise en oeuvre. Une moyenne de 21 autorisations de recherche sont délivrées chaque année et peu de rapports de ces recherches sont transmis au MINSANTE par les chercheurs.

Concernant le financement de la santé, en 2012, 70,42% (474,5 milliards FCFA) des dépenses santé étaient issues des ménages, 14,54% de l’Etat, 7,7% des entreprises et 7,11% des PTF.

Les formations sanitaires sont classées en sept catégories : (i) les hôpitaux généraux, (ii) les hôpitaux centraux, (iii) les hôpitaux régionaux, (iv) les hôpitaux de district, (v) les centres médicaux d’arrondissement, (vi) les centres de santé intégré et (vii) les centres de santé ambulatoires. En 2011, le ratio personnel de santé (médecin, sage-femme, infirmier, pharmacien)/population était de 1,07 personnel pour 1000 habitants.

La politique de Réorientation des SSP a été adoptée en 1993 et le système de santé a été organisé en districts en 1995. En 2001, le pays a élaboré sa première Stratégie Sectorielle Santé 2001-2010, réactualisée pour couvrir la pérode 2001-2015. Une nouvelle stratégie 2016-2027 et le Plan national de développement sanitaire 2016-2020 ont été élaborés en 2016.

Les Maladies Non Transmissibles (MNT) sont en recrudescence et représentaient 31% de tous les décès en 2014.

Dans le Profil Sanitaire 2016 du Cameroun, trois tendances se dégagent des indicateurs de santé:
  • des domaines d’amélioration des indicateurs: il s’agit essentiellement des interventions relatives aux programmes verticaux tels que le paludisme, le VIH/SIDA, la tuberculose et la vaccination;
  • des domaines de stagnation: ici, on retrouve l’espérance de vie, le financement public et le développement des districts de santé;
  • des domaines de regression: on note surtout la mortalité maternelle, la planification familiale, et la couverture maladie.

De façon générale, la performance du système de santé est faible et est en inadéquation avec les ressources disponibles. Des opportunités existent pour une amélioration plus sigificative de la santé des populations. Des efforts doivent être entrepris pour une mise en oeuvre de la nouvelle Stratégie Sectorielle 2016-2027 et de son premier Plan de développement sanitaire 2016-2020.

Pour cela, nous suggérons de:
  • Développer le stewardship (pilotage stratégique) à tous les niveaux du système pour que chaque acteur s’inscrive dans la logique d’apprentissage et d’amélioration continue des performances;
  • Actualiser et disséminer les textes réglementaires et mettre en place des mécanismes et stratégies pour leur mise en oeuvre effective;
  • Renforcer la recherche action et la recherche opérationnelle en santé pour identifier les goulots d’étranglements et les défis opérationnels de mise en oeuvre des interventions spécifiques;
  • Développer le système national d’information sanitaire de routine pour assurer un suivi effectif des interventions de santé et une prise de décision basée sur des données probantes;
  • Accélérer la mise en place d’un système de financement plus équitable à travers l’approche de couverture sanitaire universelle.